Boîte à gâteaux

Une scène tout empreinte de silencieuse intimité se déploie sur le couvercle de cette boîte ronde: dans un jardin planté de pins, de bananiers et de bambous, où émergent quelques rochers percés, se tient un jeune couple. L'homme se tourne vers la femme qui regarde une servante occupée à préparer l'encens préparé dans un brûle-parfum posé sur un guéridon. Dans le ciel, le disque parfait de la lune éclaire la scène. Porté par un nuage, un "qilin" que chevauche un enfant tenant un lotus s'approche. L'offrande d'encens à la lune est une coutume de la mi-automne qui, dans la société traditionnelle, est aussi l'époque des mariages. Ici, l'offrande se double du désir d'une nombreuse descendance. Les parois de la boîte, soulignées d'un filet doré, sont ornées d'un semis de fleurs, papillons et oiseaux parmi lesquels on reconnaît magnolias et prunus, grenades, glycines et chrysanthèmes.

Une date correspondant au milieu du 17 ème siècle est confirmée par la forme de la boîte, bien attestée vers 1630 et par plusieurs détails iconographiques. La fine silhouette de la jeune femme au visage allongé, aux épaules tombantes, est caractéristique de l'esthétique de la période dite "de transition" entre les Ming et les Qing. Sa robe est ornée d'un col ruyi ou "col de nuages", un élément de costume porté pour les noces qui apparaît à cette époque dans la toilette féminine. Enfin le guéridon est lui aussi d'une forme typique de la transition entre les deux dynasties. L'élégance de la composition, la finesse du trait et la maîtrise de son tracé font de cette boîte une oeuvre de grande qualité.

Dimensions : Hauteur en cm : 11,5 ; Diamètre : 25.

Matériaux et techniques : feuilles d'étain assemblées par soudure, décor partiellement doré à la feuille (laiton ?) et ciselé.

Usage : Ce genre de boîte à gâteaux et friandises est bien attesté dès le 17e s., dans différents matériaux comme le bambou, la porcelaine, les émaux cloisonnés ou le métal. C'est le décor qui permet ici de penser qu'il s'agit d'un présent de mariage.