Trumeau

Trumeau

Cette haute pièce de bois, réputée provenir de l’ancienne chartreuse de Louvain, était destinée à couvrir le joint entre les deux battants d’une porte monumentale. Les découpes dans les moulures en cavet qui assurent la transition entre les éléments saillants (colonnette, statue et dais), témoignent de l’emplacement des traverses des deux battants de la porte. Bien que fortement dégradé par une longue exposition aux intempéries, cet impressionnant montant de chêne massif atteste encore les grandes qualités de l’artiste qui l’a réalisé. Le style de l’œuvre permet de la situer dans la production de l’un des ateliers bruxellois les plus célèbres de son temps, celui des Borman. La statue du saint Antoine de l’église Saint-Léonard à Sint-Lenaarts constitue à cet égard la meilleure œuvre de comparaison. Comme sur les trumeaux en pierre des grandes églises, la figure du saint protecteur accueille les fidèles à l’entrée de l’édifice. Saint Antoine est montré ici le regard lointain et pensif. Il est représenté bien droit avec les vêtements de son ordre, le capuchon de la coule relevé sur la tête. Il s’appuie sur un bâton en tau (T) tandis que le livre des écritures est présenté ouvert sur l’avant-bras. Les vestiges d’une clochette suspendue à la main gauche se devinent encore sur le drapé retombant du vêtement. Au Moyen âge, les antonins avaient le privilège de mener leurs porcs à la glandée. Cet animal, dont le lard était réputé guérir l’ergotisme, alors nommé feu de Saint-Antoine, est absent de la composition, mais la maladie est néanmoins clairement évoquée par les flammes s’élevant aux pieds du saint. La torsion de la haute colonnette, qui monte du sol et culmine dans le jeu des polygones imbriqués de l’abaque, témoigne clairement de la modénature du style gothique flamboyant et rappelle que celui-ci dominait encore largement la production artistique dans nos régions à cette époque. La corbeille du chapiteau est ornée d’une paire d’angelots qui présentent l’écu des armoiries du mécène de l’édifice. Comme pour les animaux héraldiques au pied de la colonnette (lions ?) ou les phylactères, semés dans les cavets, la perte de la polychromie de cet écu nous prive d’un complément indispensable à la lisibilité de l’œuvre. La torsion du dais placé au-dessus de la statuette du saint, avec ses fenestrages ajourés, prolonge le mouvement amorcé par la colonnette. Presque au point culminant de cette ascension, peu avant le fleuron terminal, l’artiste a interrompu le mouvement par un nouveau jeu de polygones imbriqués. Enfin, ce dais est à son tour surmonté d’un autre dais et prolonge ainsi la dynamique vers l’infini. Dimensions : 386 x 20 x 20 cm Matériaux et techniques : Chêne


Institution

Musée L
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Collection

Collections permanentes
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Type de ressource
Objet physique
Date de création
1490 - 1520
Auteurs, contributeurs et éditeurs
Atelier des Borman. Auteur
Thèmes
Matériel d'origine végétale, Bois, Sculpture, Elément d'architecture, Homme, Saint, Ordre religieux, Habit religieux, Drapé, Draperie, Edifice religieux, Architecture, Art gothique, Attribut, Livre, Écritures saintes
Lieux
Province du Brabant flamand, Louvain
Identifiant de l'objet
MAR-LLN-Cr6

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